Figures marquantes de notre histoire : Jacques Parizeau et les bâtisseurs du Québec moderne

5 avr 2016

Doté d’une intelligence hors du commun, décidé à donner à son peuple les moyens de grandir et de se réaliser pleinement, Jacques Parizeau n’a cessé de travailler à réaliser l’indépendance du Québec. Très jeune, il était capable d’une grande concentration, oubliant les détails pour se concentrer que sur l’essentiel. D’abord et avant tout grand professeur et merveilleux pédagogue, Jacques Parizeau est revenu de Londres avec un doctorat en économie. Aspiré par la Révolution tranquille, il va dessiner les plans de la Caisse de dépôt et débuter une longue complicité avec René Lévesque. Authentique, il va ensuite superviser la préparation du deuxième référendum sur la souveraineté, passant à quelques dizaines de milliers de votes de gagner. L’homme aura tout misé sur son projet. Il était organisé, persistant et n’avait peur de rien.

Date : 5 avril 2016 à 19 h
Invité : Pierre Duchesne, journaliste, biographe et homme politique
Animateur : Éric Bédard, historien
Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque

 

À propos de Pierre Duchesne

Journaliste à la radio puis à la télévision de Radio-Canada pendant 25 ans, Pierre Duchesne a aussi rédigé une biographie non autorisée de Jacques Parizeau en trois tomes. Après avoir quitté le journalisme, il s’est engagé au Parti québécois. Il a été élu député de Borduas, puis est devenu en 2012 ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de la technologie dans le gouvernement de Pauline Marois. En août 2015, il devient directeur de cabinet du chef de l’opposition officielle du Québec.

Allocution de Pierre Graveline

Mesdames et messieurs,

Avec cette soirée consacrée au très regretté Jacques Parizeau se conclue notre première série de grandes rencontres intitulée Figures marquantes de notre histoire.

Je saisis d’abord cette occasion pour faire des remerciements bien mérités :

  • Au président et aux membres du conseil d’administration de la Fondation Lionel-Groulx qui ont cru à ce projet et qui ont dégagé les moyens de le réaliser. Je salue la présence de monsieur Jacques Girard, président du conseil de la Fondation…
  • À l’équipe de la Fondation, Myriam D’Arcy, Étienne Lafrance et Mathieu Gauthier-Pilote pour leur collaboration toujours exemplaire…
  • À nos deux grands partenaires, Bibliothèque et Archives nationales du Québec et MAtv, dont les équipes compétentes sont pour beaucoup dans la réussite de cette série. Je salue la présence de madame Christianne Barbe, présidente de BAnQ…
  • À nos deux principaux commanditaires, le Fonds de solidarité FTQ et Québecor, dont je salue la vice-présidente, madame Sylvie Cordeau, ici présente…
  • Et, bien sûr, à nos 10 invités, tous plus passionnants les uns que les autres : Louise Harel, Yves Gingras, Claude Béland, Pierre Nepveu, Denis Vaugeois, Pauline Gill, Jacques Nantel, Pascal Gélinas, Nicolle Forget et, dernier mais non le moindre, Pierre Duchesne…
  • Enfin à notre animateur, l’historien Éric Bédard, qui, reconnaissons-le, a mené ces 10 entretiens de main de maître.

Je vous rappelle que les textes de ces 10 grandes rencontres sont ou seront bientôt disponibles, pour consultation et téléchargement, sur le portail Internet de la Fondation et que MAtv diffusera cette série sur les Figures marquantes de notre histoire à l’automne 2016.

Je vous annonce aussi avec grand plaisir que cette série connaîtra une suite. Dès septembre prochain, dans ce même Auditorium et toujours avec nos partenaires BAnQ et MAtv, nous présenterons une nouvelle série de grandes rencontres dédiée cette fois, 375e anniversaire oblige, aux Figures marquantes de l’histoire de Montréal.

Pourquoi, de la série Dix journées qui ont fait le Québec à ces Figures marquantes de notre histoire, la Fondation Lionel-Groulx organise-t-elle ces conférences et ces grandes rencontres? Pourquoi soutenons-nous la Coalition pour l’histoire, les Partenaires pour un Québec français, les prix du Mérite en histoire, la Journée nationale des Patriotes et tant d’autres événements et publications?

Parce qu’à nos yeux, la connaissance de l’histoire est une condition incontournable de la vitalité démocratique d’une nation. Sans connaissance adéquate de notre histoire nationale, des événements majeurs et des figures marquantes de cette histoire, comment les jeunes générations de Québécoises et de Québécois pourraient-elles exercer, en toute connaissance de cause, leurs droits et devoirs de citoyens? Comment les enfants des nouveaux arrivants pourraient-ils s’intégrer, pleinement, à leur société d’accueil? Comment pourrions-nous tous échapper à « la dictature du présent » et projeter le Québec dans l’avenir en s’inspirant des leçons de son passé?

La Fondation Lionel-Groulx s’est donné pour mission la promotion de l’histoire, de la langue et de la culture de la nation québécoise. Nous sommes la seule fondation à se consacrer entièrement à ces objectifs.

Mais notre fondation dispose de ressources très limitées. Notre action repose principalement sur le soutien et les contributions financières de quelque 300 personnes, associations et sociétés.

Nous vous avons distribué à l’entrée un dépliant qui présente notre fondation et nos activités et qui contient un formulaire pour en devenir membre.

Aussi je termine en vous lançant un appel : si vous avez le Québec au cœur et si vous avez à cœur la promotion de son histoire, de sa langue et de sa culture, joignez-vous à nous! Venez participer à notre grande aventure! Votre appui, je vous l’assure, nous est indispensable.

En posant ce geste citoyen responsable, vous servirez concrètement le bien commun de notre nation.

Texte de l’invité

« Vous verrez, mon garçon va tous les battre  ! » C’est en ces termes non équivoques que Germaine Biron, la mère de Jacques Parizeau, s’adresse aux parents qui assistent aux cérémonie marquant le début de l’année scolaire au Collège Stanislas. Nous sommes en 1939. Le petit Parizeau n’a que neuf ans. « Ce n’est pas en élevant ses enfants dans l’humilité et la résignation qu’on en fait des hommes », répète-t-elle à son mari Gérard. Femme de tête, Germaine Biron transmet très tôt cette assurance à son aîné. Ce petit garçon aux cheveux noirs « pouvait d’une certaine manière faire peur aux professeurs », confirme Guy Boulizon, l’un de ses enseignants au Collège Stanislas. Le regard perçant de l’enfant porte déjà la marque d’un leader qui dans quelques décennies passera bien près de donner un pays aux Québécois.