Figures marquantes de notre histoire : Gaston Miron et les créateurs de notre littérature nationale

12 mai 2015

Par son œuvre de poète, mais aussi par son activité d’éditeur et à travers sa pensée linguistique et politique, Gaston Miron incarne d’une manière exemplaire l’émergence, durant les années 1960 et 1970, d’une littérature québécoise moderne qui s’insérait en même temps dans un grand récit national.

Cette conférence voudrait examiner les sources historiques de ce projet, qui remontent au milieu du 19e siècle, mettre en lumière les étapes principales de cette évolution, tout en mettant en lumière la contribution singulière du poète de L’homme rapaillé.

Date : 12 mai 2015 à 19 h
Invité : Pierre Nepveu, poète et écrivain
Animateur : Éric Bédard, historien
Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque

À propos de Pierre Nepveu

Pierre Nepveu

Essayiste et romancier, Pierre Nepveu a enseigné la littérature à l’Université de Montréal, où il demeure professeur émérite. Ses recueils de poèmes, dont Romans-fleuves et Lignes aériennes, lui ont valu de nombreux prix. Co-auteur d’une anthologie de la poésie québécoise, il a publié des essais, dont L’écologie du réel et Intérieurs du Nouveau-Monde, qui portent sur la littérature québécoise contemporaine et les littératures des Amériques. En 2011, il a fait paraître la biographie : Gaston Miron. La vie d’un homme. Le prix du Québec Athanase-David lui a été remis en 2005 pour souligner l’ensemble de son œuvre et, en 2012, il a été reçu à l’Ordre du Canada pour souligner son exceptionnelle contribution à la littérature québécoise.

Texte de l’invité

La présence de Gaston Miron, en cette deuxième décennie du 21e siècle et près de vingt ans après sa mort, demeure persistante dans le paysage littéraire et politique du Québec contemporain. Son nom ne cesse de ressurgir quand on se réfère au projet national qui s’est élaboré au Québec au tournant de la Révolution tranquille et quand on évoque les débats linguistiques qui ont fait rage dans les années 1970 et 1980. À l’époque de la Révolution tranquille, avant même la première publication de son maître livre, L’homme rapaillé, on parlait déjà de lui comme du « poète national ». Aujourd’hui encore, ses poèmes sont mis en chansons et les étudiants du « Printemps érable », en 2012, affichaient ou scandaient certains de ses vers pour exprimer leur détermination : « Nous sommes arrivés à ce qui commence », « Nous sommes devenus des bêtes féroces de l’espoir ». Il n’est pas commun qu’un poète devienne une figure qui inspire à ce point les idées, les combats, la quête nationale d’une collectivité et qu’il paraisse concentrer en lui-même une part majeure de son identité.