Figures marquantes de notre histoire : Irma LeVasseur et les premières femmes médecins

3 nov 2015

Au Québec, dans les premières décennies du XXe siècle, les bébés mouraient comme des mouches. Un nouveau-né sur quatre ne survivait pas plus de douze mois. Ce constat alarmant suscitera chez Irma LeVasseur le combat de sa vie : arracher nos enfants à la mort. Pour devenir médecin, elle n’hésita pas à quitter Québec, sa ville natale, pour obtenir un doctorat en médecine à l’Université Saint-Paul, au Minnesota. À l’été 1900, après six ans d’études et de stage, Irma LeVasseur revenait avec la ferme intention d’ouvrir un hôpital qui dispenserait des soins gratuits aux enfants de tout âge. Ainsi assistons-nous en 1907 à la fondation de l’Hôpital Sainte-Justine, et en 1923 à celle de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus.

Date : 3 novembre 2015 à 19 h
Invitée : Pauline Gill, romancière
Animateur : Éric Bédard, historien
Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque

À propos de Pauline Gill

Pauline Gill est une ex-enseignante à tous les niveaux du secondaire et du collégial, ainsi qu’à l’Université du Troisième Âge. Ses recherches et publications visent à prouver l’existence d’une bourgeoisie canadienne-française significative et à mettre en évidence la place des pionnières dans l’histoire du Québec. La tétralogie La Cordonnière, interrompue par la publication de Les enfants de Duplessis, fut suivie de deux autres sagas historiques : La trilogie Gaby Bernier, créatrice de mode de réputation internationale et la trilogie Docteure Irma, première femme canadienne-française à pratiquer la médecine et fondatrice de deux hôpitaux. S’y ajoute la biographie de Marie-Antoinette Grégoire-Coupal, médaillée de l’Académie française en 1933.

Texte de l’invitée

À l’échelle internationale, pendant la première partie du XIXe siècle, les femmes n’avaient pas accès à l’enseignement scientifique formel, mais elles étaient admises dans des sociétés savantes. Au Québec, avant 1880, ni la pathologie générale, ni l’hygiène, ni la toxicologie, ni l’histologie normale ne faisaient partie des cours de médecine. On n’exigeait des élèves que l’assistance à deux périodes de six mois de cours. Les abus allèrent si loin, a déclaré le Dr Simard lors de sa conférence au Congrès de l’Association des médecins de langue française de l’Amérique du Nord, en 1902, que le tiers des licences accordées n’étaient pas méritées. Il fut même constaté que l’on donna le brevet et ensuite le doctorat à des apprentis tailleurs et barbiers.

Par contre, en 1754, l’Allemagne admettait Dorothea Christiane Erxleben, à la faculté de médecine et lui accordait le droit à la pratique médicale.