Ville-Marie. Joyau de l’histoire coloniale (page couverture)

Ville-Marie. Joyau de l’histoire coloniale

Auteur(s)
Parution
1940
Lieu de publication
Montréal
Nombre de pages
24
Éditions
Éditions du Devoir
Description

Conférence prononcée le 7 décembre 1939, à l’Académie Querbes d’Outremont, sous les auspices du Cercle Saint-Viateur.

Extrait

En 1642 naissait Montréal dans une atmosphère baignée de merveilleux. A propos de cette fondation, l'on a parlé d' "épopée mystique". Grand mot que souffre bien la réalité. Ville-Marie a, pour origine, la rencontre et l'alliance de deux courants surnaturels, les plus nobles, les plus féconds de l'époque: le courant missionnaire et le courant mystique; le premier, dans les monastères, les couvents, les collèges de France et jusque dans le plus grand monde, soulève alors une légion d'âmes d'élite, les enflamme à donner leurs biens, même leur vie pour la conversion des Indiens du Canada; l'autre, le courant mystique, courant plus fort et plus large, réaction de l'âme catholique et française contre le siècle de fer de la Réforme, efflorescence de la plus haute spiritualité, ferait surgir, en particulier, la puissante et secrète Compagnie du Saint-Sacrement, dont l'on n'a pas fini de mesurer l'influence sur la vie religieuse, sociale et même politique du grand siècle. L'idée d'une fondation coloniale en Nouvelle-France germe d'abord, vers 1630, dans l'esprit d'un modeste receveur des tailles de l'élection de la Flèche, ce Jérôme le Rover de la Dauversière, héros de la charité, saint authentique, d'une vie terrible, broyée dans les pires épreuves, sans excepter les tentations du désespoir. La Dauversière est un lecteur des Relations. Il fréquente assidûment le collège des Jésuites de sa ville, frémissante pépinière d'apôtres pour les missions du Canada. C'est au cours de prières et de visions, et. chose assez singulière, vers 1630, au temps des Kirke. quand la Nouvelle-France a cessé d'être colonie française, que le lecteur des Relations assiste à l'éclosion du projet en son esprit.