Figures marquantes de notre histoire : Les Filles du Roy (1663-1673)

20 sep 2016

Elles ont bravé la grande mer et sont venues à la demande du roi Louis XIV. Elles ont tenu parole : elles se sont mariées, se sont courageusement installées sur des «terres en bois d’boutte» et ont fondé un nouveau monde.

En onze ans, elles ont été 764 femmes à traverser l’Atlantique, soit la moitié de toutes les femmes qui se sont installées en Nouvelle-France durant le régime français. Elles se sont acclimatées, ont adapté leur manière de s’alimenter et de s’habiller, ont appris à pêcher et à connaître les plantes médicinales d’ici pour soigner leur famille. Il le fallait bien en l’absence de médecins et de sages-femmes. En somme, elles ont « enfanté à cœur de vie » et ont trimé dur. Les Filles du Roy nous ont légué un héritage inestimable : langue, culture, valeurs, coutumes et savoir-faire.

Date : 20 septembre 2016 à 19 h 00
Invitée : Danielle Pinsonneault de la Société d’histoire des Filles du Roy
Animateur : Éric Bédard, historien
Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque

À propos de Danielle Pinsonneault

Enseignante de formation, Danielle Pinsonneault a travaillé pendant 12 ans à East-Angus, dans le Grand Nord québécois, puis sur la Côte-Nord, avant de devenir conseillère à la Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ) de 1979 à 2006. Retraitée, elle s’est plongée à corps perdu dans l’histoire pour garder vivante la mémoire des Filles du Roy. En 2008, elle a participé à un colloque qui leur a été consacré. En 2010, elle a œuvré à la fondation de la Société d’histoire des Filles du Roy. En 2013, elle a participé à l’organisation du 350e anniversaire de l’arrivée de la première cohorte de Filles à marier devant Québec, tant pour le recrutement, la formation, la mise en réseau des sociétés d’histoire des régions où celles-ci se sont installées. Elle a aussi organisé le voyage sur les traces de nos ancêtres en France, ainsi qu’un périple de Tadoussac à Montréal. Sa mission : faire connaître et aimer les Filles du Roy!

Allocution de Pierre Graveline

Madame Christiane Barbe, présidente de BAnQ, 
Madame Irène Belleau, présidente de la Société d’histoire des Filles du Roy, 
Monsieur Jacques Girard, président de la Fondation Lionel-Groulx, 
Mesdames et messieurs,

La Fondation Lionel-Groulx inaugure ce soir ses propres commémorations du 375e anniversaire de Montréal, commémorations qui, en ce qui nous concerne, accorderont une place prépondérante à l’histoire.

Dans la foulée du succès des 10 grandes rencontres intitulées Figures marquantes de notre histoire, rencontres qui se sont déroulées en ce même Auditorium en 2015 et 2016 et qui seront diffusées à MAtv les vendredi soirs à 19h à compter du 30 septembre prochain, dans la foulée de ce succès donc, nous commémorons le 375e de Montréal en présentant à compter de ce soir une nouvelle série de huit rencontres consacrées cette fois-ci à certaines figures marquantes de l’histoire de Montréal.

Réalisée grâce au soutien de nos membres et en partenariat avec BAnQ, MAtv, Québecor et le Fonds de solidarité FTQ, que je remercie chaleureusement au nom de notre conseil d’administration et de notre président, M. Jacques Girard, cette série vise à faire découvrir ou redécouvrir certaines grandes figures de notre histoire, des femmes et des hommes qui dans différents domaines d’activités et à diverses époques ont apporté une contribution significative au développement et au rayonnement de notre ville et de notre nation.

Animées par l’historien Éric Bédard, ces rencontres seront captées par MAtv et diffusées sur ses ondes à l’automne 2017. Nous accueillons ce soir Danielle Pinsonneault qui nous parlera des Filles du Roy, en octobre Denise Robillard qui nous parlera d’Émilie Gamelin, en novembre Jean-Philippe Warren pour nous parler d’Honoré Beaugrand et en décembre Karine Hébert pour nous parler de Marie Gérin-Lajoie. Quatre autres figures marquantes seront présentées entre janvier et avril 2017.

Parallèlement, toujours dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, nous réaliserons à compter de janvier prochain un autre grand projet intitulé Le métro, véhicule de notre histoire.

Nous avons en effet constaté que sur les 68 stations de métro réparties sur le territoire métropolitain 28 portent le nom de personnages importants de l’histoire du Québec et de Montréal sans malheureusement qu’aucune information à leur sujet ne soit disponible pour les usagers et pour les visiteurs.

En partenariat avec la Société de transport de Montréal et avec Québecor, nous corrigerons cette lacune en installant dans ces 28 stations des plaques commémoratives sur ces personnages et en tenant, pendant toute l’année 2017, une grande exposition à leur sujet à la Passerelle des Arts du métro Place-des-Arts.

Tous ces projets s’inscrivent dans la mission de la Fondation Lionel-Groulx qui est d’œuvrer à la promotion de l’histoire, de la langue et de la culture de la nation québécoise.

Parce que cette histoire c’est notre histoire à toutes et à tous, notre héritage commun, notre grande aventure.

Cette histoire, à bien des égards remarquable, mérite d’être enseignée et racontée aux jeunes générations et à toutes les personnes d’ici ou d’ailleurs qui l’écrivent aujourd’hui avec nous.

Je vous invite à participer à cette grande aventure en devenant membre de la seule fondation qui se consacre à la promotion de la connaissance et de l’enseignement de notre histoire.

Je conclus en vous souhaitant une excellente et passionnante soirée et en vous présentant celui qui animera l’ensemble de la série : vice-président du conseil d’administration de la Fondation, professeur à la Téluq, chroniquer à la radio, auteur de plusieurs ouvrages, l’historien Éric Bédard.

Texte de l’invitée

Depuis la fondation de Québec en 1608, il faut bien admettre que la volonté de la France de défricher et de peupler la nouvelle colonie est passée bien après celle d’évangéliser et de faire du commerce. En dépit de la faible progression de la population, après 1608 la natalité a quand même été de plus 1000 naissances jusqu’en 1663. Mais cette fécondité n’a pu remplacer à elle seule l’envoi d’un nombre important d’immigrants. D’autant plus que si la France est alors le pays d’Europe occidentale le plus peuplé, les autorités redoutent son dépeuplement et la Nouvelle-France n’est encore qu’un comptoir de fourrures !

Depuis la venue de Louis Hébert, avec sa femme et ses trois enfants en 1617, la quasi totalité des personnes recrutées pour la colonie sont des hommes. On avait besoin de maçons, de menuisiers, de charpentiers, de cordonniers, de boulangers, de défricheurs, de navigateurs et de matelots, etc. Parfois, certains faisaient venir la famille quand leur situation était devenue plus stable.