Figures marquantes de notre histoire : Marie-Victorin et les piliers de la recherche scientifique

10 mars 2015

Le frère Marie-Victorin est sans conteste une figure majeure du monde intellectuel québécois de l’entre-deux-guerres. On le connait surtout comme le fondateur du jardin botanique de Montréal mais il est aussi un intellectuel qui a mené de nombreux combats pour stimuler le développement des universités, de la recherche et de la culture scientifique au sein de la société québécoise.

Nous retracerons son itinéraire et ses combats en rappelant aussi les autres figures importantes qu’il a formées et qui se sont associées à lui dans ses luttes pour la promotion des sciences au Québec.

Date : 10 mars 2015 à 19 h
Invité : Yves Gingras, historien
Animateur : Éric Bédard, historien
Lieu : Auditorium de la Grande Bibliothèque

Notes biographiques

Yves Gingras est historien, sociologue des sciences et professeur à l’UQAM depuis 1986. Il possède une maîtrise en physique de l’Université Laval et un doctorat en histoire et en sociopolitique des sciences de l’Université de Montréal. Il est cofondateur de l’Observatoire des sciences et des technologies (OST) et a dirigé le Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST). Depuis 2004, il est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire et sociologie des sciences. Il a reçu de nombreuses distinctions, dont le prix Michel-Brunet (IHAF, 1988), le Ivan Slade Prize (BSHS, 2001), le prix Gérard-Parizeau (HEC, 2005), et le prix Jacques-Rousseau (ACFAS, 2007). À son actif, il a près d’une dizaine de monographies en tant qu’auteur, coauteur ou éditeur, une centaine d’articles et près de deux cents conférences.

Texte de l’invité

Fils d’une famille à l’aise de Québec — le père est un riche marchand de grains et de farine —, Conrad Kirouac voit le jour le 3 avril 1885. Le futur fondateur du Jardin botanique de Montréal a une enfance plutôt paisible, mais marquée par une santé fragile, confiera-t-il plus tard. Au cours de ses études à l’Académie commerciale de Québec, il se découvre une vocation d’éducateur et veut suivre l’exemple de ses maîtres, les frères des Écoles chrétiennes. À l’âge de seize ans, il quitte Québec pour le noviciat du Mont-de-La-Salle à Maisonneuve. Il prend alors le nom de frère Marie-Victorin. Après deux années d’apprentissage, il commence à enseigner au niveau élémentaire au Collège Saint-Jérôme. Après un bref passage au Collège Saint-Léon de Westmount, il est finalement rattaché à celui de Longueuil où il enseignera de 1904 à 1920. Jusqu’en 1920, année charnière qui le fait basculer subitement de l’enseignement secondaire à l’enseignement universitaire, Marie-Victorin s’intéresse autant à la littérature qu’à la nature. Par la suite son énergie sera entièrement consacrée à ses combats pour le développement scientifique du Québec.