Charte de la langue française

Section consacrée à la Charte de la langue française (Loi 101), adoptée en août 1977, qui a fait du français la seule langue officielle du Québec.

La francisation : ce qui a été fait… ce qu’il nous reste à faire

Conférence donnée en 2017 et 2018 à l’occasion des 40 ans de la Charte de la langue française dans différents organismes du Québec.

Par Solange Chalvin

C’est à Camille Laurin, le père de la Charte de la langue française (Loi 101) que je dois ma ferveur à imposer et à défendre la langue française au Québec, le seul État francophone d’Amérique du Nord officiellement unilingue français. Comme homme politique, il a marqué notre histoire dans les grands domaines culturels de la langue et de l’éducation. Nous lui devons la conception, la rédaction en collaboration avec le sociologue Guy Rocher, et la mise en place de la Charte de la langue française adoptée par le gouvernement en août 1977. Il y a déjà 40 ans ! Mais la loi 101 en vigueur aujourd’hui en est un pâle reflet. Elle est devenue moribonde. En août 1977, la Charte de la langue française est la première loi linguistique à caractère obligatoire. Elle fait du français la seule langue officielle du Québec. En 2017, la Charte de la langue française est devenue une loi charcutée, qui crée un minimum d’obligations aussi bien aux entreprises qu’aux fonctionnaires qui doivent l’administrer. Il n’y a qu’à comparer les différentes versions de la Charte pour le constater. Mais je laisse aux juristes le soin de le démontrer.

 

À propos de Solange Chalvin

Solange Chalvin a partagé sa carrière entre le journalisme et l’administration publique québécoise. À l’époque où il n’y avait pas d’école de journalisme, André Laurendeau fut son mentor. Elle fut alternativement responsable de la page féminine, puis du secteur de l’éducation, de la santé et des affaires sociales au journal Le Devoir de 1962 à 1975.

En 1962, bien avant la publication du célèbre rapport Parent, elle écrivit avec Michel Chalvin Comment on abrutit nos enfants. un livre pamphlétaire pour l’époque.

Après l’obtention d’une maîtrise en administration publique à l’ÉNAP de l’Université du Québec, elle occupa plusieurs postes de direction au Comité pour la protection de la jeunesse, à l’Office des services de garde à l’enfance et à l’Office de la langue française où elle consacra une dizaine d’années à la francisation des entreprises et de l’administration publique et à l’amélioration de la qualité de la langue française au Québec.

Elle a collaboré à différents médias et participé à plusieurs organismes publics et privés dont elle a assumé la présidence et la gestion : la Société de la sclérose latérale amyotrophique du Québec de 1990 à 1999, le centre de bénévolat SARPAD Côte-des-Neiges de 1997 à 2002, le groupe Le pont entre les générations de 1998 à 2004. Sa carrière fut couronnée par plusieurs prix de journalisme décernés par le Club des journalistes canadiennes.

En 2020, Solange Chalvin s’est vu décerner le Prix Georges-Émile-Lapalme, la plus haute distinction accordée par le gouvernement du Québec à une personne ayant contribué de façon exceptionnelle, par son engagement, son œuvre ou sa carrière, à la qualité et au rayonnement de la langue française parlée ou écrite au Québec.

Créé en 2023, le prix Solange-Chalvin, qui remplace les Mérites en francisation des personnes immigrantes, souligne les efforts des personnes immigrantes qui ont appris ou apprennent le français au Québec, ainsi que la contribution exceptionnelle du personnel enseignant et des organisations qui les accompagnent tout au long de leur apprentissage.

Le 26 août marquait le 46e anniversaire de l’adoption de la Charte de la langue française. Pour commémorer cet évènement de l’histoire du Québec, nous vous proposons des contenus pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de cette loi.
Camille Laurin
Au cours des 20 derniers mois, les Partenaires pour un Québec français ont rencontré à sept reprises les ministres libéraux successifs responsables de la Charte de la langue française afin qu'ils apportent des bonifications législatives et réglementaires à la Charte de la langue française.
L’Institut de recherche sur le Québec (IRQ) publiait hier deux études relatives à la politique linguistique québécoise.
Enfant tenant une bannière «Français d'abord» lors de l'Opération McGill français en 1969. Photo : Antoine Désilets sous licence Creative Commons Attribution – Pas d'utilisation commerciale - Pas de Modification (CC BY-NC-ND). Source : BAnQ.

La Fondation a produit ou amélioré une vingtaine d’articles consacrés à la question linguistique québécoise. Cette série porte sur des événements et des figures marquantes, les principales politiques et lois linguistiques, les jugements qui ont affaibli la Charte de la langue française, ainsi que la démolinguistique.

À l’occasion du 40e anniversaire de la Charte québécoise de la langue française, la table de concertation Partenaires pour un Québec français (PQF), dont la Fondation Lionel-Groulx fait partie, lance une campagne nationale de fierté sur la loi 101.