Le 30 octobre 1995. Référendum sur la souveraineté

16 avr 2013

Le 30 octobre 1995, les Québécois étaient convoqués pour la deuxième fois en quinze ans à une grande consultation populaire portant sur la souveraineté. Le camp du Oui passe alors tout près de la victoire, mais le Québec en ressort profondément divisé. Cet événement n’arrive pas de nulle part. Il représente, en quelque sorte, le point culminant d’une longue transformation de la question nationale qui se déclenche à partir des années 1920 et qui deviendra de plus en plus importante à partir de la Révolution tranquille. Le nationalisme québécois se transformait au même moment où il transformait le Québec en profondeur. Dans cette dixième et dernière conférence de la série Dix journées qui ont fait le Québec, il s’agira de comprendre à la fois le référendum du 30 octobre 1995, le contexte qui l’a rendu possible et l’histoire qui nous y a collectivement conduits. Nous partirons à la recherche des personnages, des idées et des mouvements politiques qui sont à l’origine de cette importante journée québécoise.

Date : 16 avril 2013 à 19 h
Conférencier : Mathieu Bock-Côté, sociologue

À propos de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté est sociologue et chroniqueur au Journal de Montréal. Auteur de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille : mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007) ainsi que de plusieurs articles scientifiques. Ses travaux portent principalement sur la question nationale, l’histoire des idées politiques et le multiculturalisme.

Texte de la conférence

Rien n’est plus exigeant, intellectuellement, que de penser une époque, de voir derrières les brumes de l’actualité la trame profonde du destin collectif. C’est pourtant une tâche fondamentale, parce que la connaissance de l’histoire et par là, sa compréhension, permet à un peuple d’avoir une emprise sur lui-même. Et c’est une tâche fondamentale pour l’homme d’État comme pour l’intellectuel. C’est d’abord parce qu’ils pénètrent l’esprit de leur temps et qu’ils en identifient les controverses fondamentales, celles qui engagent l’homme pleinement, qu’ils parviennent à lui donner une impulsion. On en trouve un bel exemple dans les premières pages des Souvenirs de Tocqueville, qui suggérait que « notre histoire, de 1789 à 1830, vue de loin et dans son ensemble, ne doit apparaître que comme le tableau d’une lutte acharnée entre l’ancien régime, ses traditions, ses souvenirs, ses espérances et ses hommes représentés par l’aristocratie et la France nouvelle conduite par la classe moyenne ».

Lire la suite